La tour (♖, ♜) est une pièce du jeu d'échecs.
La tour peut se déplacer horizontalement ou verticalement. Cette pièce est à longue portée, c'est-à-dire qu'elle peut être déplacée d'autant de cases qu'on le souhaite, sans pouvoir sauter par-dessus une autre pièce. Le rayon d'action de la tour, contrairement à celui du fou, ne dépend pas de sa place sur l'échiquier. En effet, une tour, qu'elle soit placée en a1, d8 ou e4, contrôlera toujours le même nombre de cases : 14 ; et le fait d'être centralisée, au contraire des autres pièces, n'influe pas sur l'efficacité de la tour.
Chaque camp possède deux tours. Elles se positionnent sur les cases a1 et h1 pour les blancs et a8 et h8 pour les noirs.
À l'origine, la tour représentait un char. Le mot persan rukh signifie chariot, et les pièces correspondantes dans les jeux de xiangqi et shogi sont nommées chariot. Les chars de guerre perses disposaient de solides armures et d'au moins un archer.
Dans Le Livre des Eschecs avec son invention, Science et Pratique (1609), traduction française du de Ruy López (1561), les tours sont appelées « rocs ».
En Occident, la tour est traditionnellement représentée par une tour crénelée. Une explication possible est que le mot rukh a été transformé en rocca (forteresse) quand le jeu fut introduit en Italie.
Une autre explication est fournie par l'archéologue canadien : le char perse auraient évolué en un carré, avec deux protubérances représentant les chevaux, sous l'influence des conquérants musulmans qui préféraient des éléments stylisés plutôt que figuratifs. Puis, quand le jeu a atteint l'Europe, ces deux bosses ont été interprétées comme les créneaux d'une fortification, et la pièce est ainsi devenue la tour d'un château-fort, jusqu'à nos jours.
La valeur de la tour est généralement estimée à cinq pions, c'est donc la pièce la plus forte après la dame. La dame et les tours sont appelés pièces lourdes, par opposition aux pièces légères que sont les cavaliers et les fous.