Taixu (), né en 1890 et décédé en 1947 est un leader du renouveau du bouddhisme en Chine au . Il a joué un rôle de premier plan dans le renouveau du bouddhisme en Chine, et il est sera l'un des bouddhistes chinois les plus célèbres du . Dans les premières décennies du , le bouddhisme en Chine fait face à une hostilité de plus en plus marquée. La critique du bouddhisme est menée et entretenue par un certain nombre d'intellectuels qui voient dans cette religion une sorte de superstition primitive qui constitue un obstacle à l'entrée de la Chine dans le monde moderne. Cette méfiance envers le bouddhisme est aussi alimentée par l'État chinois, en particulier après la révolution de 1911. Des mouvements d'étudiants nourris, entre autres, de la pensée de Marx appellent à se libérer d'une tradition dépassée, tant sur le plan religieux que philosophique et politique. Réunis au sein d'un mouvement appelé Renaissance chinoise, ils voient dans la science le véritable moteur de progrès. Cela déboucha sur des mesures contre le bouddhisme: réquisitions de monastères pour servir de casernes, destruction d'images bouddhiques, appel aux locataires de bâtiments bouddhiques à ne pas payer le loyer. C'est la toile de fond sur laquelle se déploiera l'activité de Taixu. Ordonné moine à l'âge de quatorze ans, il est d'abord un moine « conventionnel », pratiquant la méditation. C'est vers 1908 qu'il devient « moine révolutionnaire » (selon sa propre expression), après avoir lu des auteurs politiques comme Kang Youwei ou Liang Qichao, ce qui l'amena à vouloir . Il se lance dans le militantisme révolutionnaire, et cherche à réformer radicalement le clergé bouddhiste, en revoyant la formation des moines ainsi que la gestion des biens monastiques. Mais l'échec de ces tentatives l'amène à se replier sur lui-même durant trois ans: en octobre 1914, il se retire en reclus sur l'île sacrée du Mont Putuo, et il mettra à profit ce temps et cette solitude pour lire abondamment et réfléchir sur le bouddhisme.