La morve est une maladie infectieuse grave d'origine bactérienne qui touche principalement les équidés. Elle peut aussi être contractée de façon naturelle par d'autres mammifères comme les chèvres, chiens et chats, et se transmettre à l'espèce humaine.
Alors que l'âne est l'espèce la plus sensible, la morve est, selon Littré, la « maladie par excellence du cheval ». D'autres animaux comme les chats, les chiens et les chèvres peuvent cependant la contracter, ainsi que l'homme par accident. L'agent causal de la morve est la bactérie Burkholderia mallei, un bacille Gram négatif — étroitement apparenté à Burkholderia pseudomallei (bacille de Withmore), agent de la mélioïdose — qui se transmet habituellement par ingestion d'aliments ou d'eau contaminés. Son pouvoir pathogène est lié à la production d'une toxine caséifiante et nécrosante.
La morve aigüe est la forme habituelle chez l'âne. Elle débute par une fièvre avec altération de l'état général, suivie au bout d'un à trois jours par une atteinte ulcéreuse nasale et curanée, entraînant une toux e, une dermite érysipélateuse des collections purulentes cutanées et sous-cutanées (farcin aigu), et une inflammation sévère des fosses nasales avec jetage, qui constitue un phénomène caractéristique.
En l'absence de traitement, la mort survient en 8 à 30 jours par septicémie. Sur le plan anatomo-pathologique, on observe la formation de nodules dans les poumons et d'ulcérations des muqueuses du tractus respiratoire supérieur. Des signes importants d'adénite (« glandes ») et de lymphangite (« cordes »).
Il existe, particulièrement chez le cheval, une forme chronique de la morve, à dominante cutanée ou respiratoire, avec fièvre fluctuante et d'évolution lente, conduisant en quelques mois à la mort par cachexie.
Lorsque l'expression est purement cutanée et sous-cutanée (forme décrite par le Français Pierre Rayer), on parle de farcin.
Les animaux infectés ne meurent pas mais servent de vecteur à l'agent infectieux et sont donc capables de propager la maladie.