L'Église bosnienne (en bosnien crkva bosanska, en latin, ecclesia bosniensis, souvent appelée Église bosniaque) était une Église chrétienne apparue en 1252 à la suite d'un schisme avec l'Église catholique romaine et qui a disparu avec l'effondrement du royaume de Bosnie en 1463 à la suite de l'invasion ottomane. Le terme hérésie qui était employé à l'encontre de l'Église bosnienne peut être comparé au terme hérésie qui était employé à l'encontre de l'Église protestante. Il s'agissait pour l'Église catholique romaine de dénoncer la formation d'Églises schismatiques concurrentes ou en dehors de son contrôle. L'adjectif bosniaque pour désigner cette Église est une interprétation du latin bosnienses. À l'origine, le terme bosniaque désigne la population s'identifiant et se rattachant au royaume de Bosnie; ainsi, l'Église était dite bosniaque. Aujourd'hui le terme bosnien se réfère à ce qui est relatif à la Bosnie-Herzégovine quelle que soit la confession ou l'origine ethnique. Les adeptes de cette Église bosnienne étaient cependant bel et bien des Bosniaques (en bosnien : Bošnjaci, anciennement Bošnjani). Le terme bosniaque renvoie aujourd'hui à une identité ethnique particulière au sein de la Bosnie-Herzégovine. Le royaume de Bosnie entretenait des relations étroites avec la République de Raguse et l'évêché catholique de Bosnie était placé sous sa juridiction. Pour reprendre la Bosnie sous son contrôle, la Hongrie tenta de récupérer la juridiction de cet évêché mais le ban Kulin parvint à mettre en échec ce projet. Afin d'y mener croisade, les Hongrois tentèrent alors de démontrer auprès du pape que le royaume de Bosnie était un foyer d'hérésie et d'y reprendre pied, accusation confortée par le fait que certains cathares y trouvèrent asile. Le ban Kulin réunit alors une assemblée et protesta de sa fidélité à Rome le en présence d'un envoyé du pape tandis que les fidèles abjuraient leurs erreurs et s'engageaient à suivre la doctrine catholique romaine.