La monnaie de commodité ou monnaie marchandise ou monnaie primitive est une monnaie dont la valeur est basée sur une marchandise ou un objet dont elle est faite.
Sur le plan anthropologique, elle est un substitut en tant qu'intermédiaire matériel dans un rapport d'échange de gré à gré entre au moins deux humains. Qu'une société humaine soit basée (en apparence) uniquement sur le don ou principalement sur l'échange marchand, cet objet représente nécessairement du travail : comme le souligne Maurice Godelier, .
C'est ainsi que le concept de marchandise, en tant qu'il est du travail cristallisé, précède celui de monnaie : une « proto-monnaie » ou une « monnaie d'échange » serait vue, durant le transfert entre deux acteurs sociaux, à la fois comme un moyen de combler un besoin, d'accumuler de la richesse matérielle et de conférer une forme de puissance symbolique, mais aussi d'honorer une dette.
Commodité
En économie, le terme « commodité », néologisme par francisation de l'anglais « commodity », est parfois employé pour désigner un produit de base ou un produit de consommation courante, un produit standardisé, essentiel et courant, aux qualités parfaitement définies et connues des acheteurs.
Elle peut prendre des formes très variées, lesquelles sont liées aux ressources d'un milieu et aux cultures spécifiques des peuples : par exemple, le coquillage cauris, un bloc de sel, un lingot métallique ou du métal forgé, un bloc de pierre, une ceinture de plumes, une pièce de tissus, une perle de verre, mais aussi animale (exploité vivant ou post-mortem) et humaine (esclave, guerriers, femmes, enfants, dépouilles).
À la fois marchandise et monnaie, son statut ambigu ou fluctuant pose de nombreuses questions : que devient-elle quand elle n'est pas un objet mais un être vivant ? La vache ou le bœuf par exemple, quand ce n'est pas l'humain, comme ce fut le cas durant des millénaires ? Au , l'édiction du Code noir ravale l'esclave extrait de ses terres d'origine africaine au rang de meuble, servant à un trafic s'inscrivant dans le cadre du commerce triangulaire, dans lequel le cauris joue un rôle.