vignette|L'Université de Kyoto au sein de laquelle s'est formée l'École de Kyoto. L' est un mouvement philosophique japonais, dont Kitarō Nishida fut l'initiateur en 1910 à la fin de l'Ère Meiji marquée par la « modernisation » du Japon. Ce mouvement se développa ensuite durant l'Ère Taishô avec la recherche d'une nouvelle identité nationale. Dans ce contexte politique, Nishida, puis Hajime Tanabe et Keiji Nishitani ont élaboré, avec l'apport de la philosophie occidentale et à partir des spiritualités orientales ancestrales et de la sensibilité nationale, une philosophie japonaise originale. La nomination à un poste en philosophie à l'Université Impériale de Kyoto de Kitarō Nishida, initiateur de ce mouvement philosophique à l'âge de quarante ans, marque les débuts en 1910 du mouvement philosophique, bien que Nishida n'eut jamais l'intention de fonder une École mais son envergure attire de nombreux étudiants passionnés et parmi ceux-ci Hajime Tanabe qui entretient de 1914 à 1930 une relation critique avec son maître qu'il juge trop idéaliste et spéculatif. Ce sera le moment fondateur de l'École de Kyoto sous ce nom, la critique marxiste contribuant à scinder l'École en deux factions politiques en créant cette désignation pour regrouper les penseurs politiquement conservateurs autour d'une . Nishida prend sa retraite en 1928 mais continue à développer sa philosophie, et sa chaire est occupée par Hajime Tanabe puis, en 1943 par Keiji Nishitani, le fidèle continuateur alors que Tanabe avait entretenu une confrontation fructueuse avec Nishida. Ces trois philosophes constituent le trio princeps de cette École, et Tanabe et Nishitani s'appliquèrent à perpétuer certains aspects de la pensée du fondateur après sa mort en 1945. La génération suivante, avec Shizuteru Ueda, a promu jusque dans les années 1990 une lecture bouddhique de Nishida pour éviter les controverses de nature politique mais la génération actuelle se réapproprie l'ensemble de sa réflexion philosophique.