Avidyā (sanskrit IAST ; devanāgarī : अविद्या ; pāli : avijjā; chinois : wúmíng 无明; tibétain : ma rig pa ; japonais : mumyō 無明), signifie « confusion », « ignorance ». Dans l'hindouisme, c'est d'abord l'ignorance de sa véritable nature recouverte par les obscurcissements successifs de la conscience pure (le Soi) produits par le désir et l'attachement. Dans le bouddhisme, avidyā est la première étape de la chaîne des causes (pratītyasamutpāda) de la souffrance (duḥkha) et l'un des Trois poisons. Selon Tagore : Dans l'Advaita Vedānta, avidyā est l'ignorance de la vraie nature des choses. Elle a deux effets : elle cache d'abord la réalité (avarana-śakti, pouvoir d'obnubilation) et elle fait apparaître autre chose à la place (viksepa-śakti, pouvoir de projection). Avidyā est en relation avec le jīva (l'individualité empirique) et relève de Māyā , le principe de l'illusion cosmique : avidyā est "son conditionnement spécifique, son aspect particularisé". Avidyā est lié au jeu du mélange et du déséquilibre des trois qualités (sattva, rajas et tamas) de la matière primordiale (Prakṛti) dans laquelle Brahman se reflète et correspond à Kāraṇa śarīra. Les philosophes qui suivirent Ādi Śaṅkara distinguent souvent une ignorance individuelle (tūla-avidyā) et une ignorance universelle (mūla-avidyā), distinction que rejette Shankara. Dans l'état de veille ou dans le rêve, avidyā pratique des divisions au sein de la conscience, elle est à l'origine à la fois de la division sujet/objet, qui cache la réalité non-duelle, et du concept de causalité, comme conditionnement qui affecte le mental à l'état de veille. Elle n'a pas d'origine, étant illusoire, et elle maintient l'individu dans le saṃsāra. Dans les Yoga Sūtra de Patañjali, avidyā est l'un des cinq facteurs qui sont la cause des afflictions (kleśa). Il est également lui-même à l'origine des quatre autres facteurs qui sont asmitā: l'égoïsme, rāga: la passion, dvesha: l'aversion, et, abhinivesha: l'amour-propre. Avidyā est due à l'identification du sujet ou du voyant avec l'objet de la perception ou de la conception.