L'Organon (« outil » ou « instrument » en grec ancien) est le nom scolastique utilisé pour désigner un ensemble de traités, principalement de logique, attribués à Aristote. Le titre d'Organon n'est pas d'Aristote ; il est mentionné pour la première fois par Diogène Laërce. Le fait même d'utiliser le terme d'« instrument » pour désigner les traités logiques d'Aristote n'est pas neutre, mais prend place dans le cadre d'un débat philosophique, les stoïciens affirmant que la logique constitue une part entière de la philosophie, tandis que les péripatéticiens tardifs du Lycée considéraient qu'il ne s'agissait que d'un outil.
La composition précise de l'Organon a varié selon les commentateurs, certains en particulier voulant inclure la Rhétorique et la Poétique. L'unité de conception qu'on attribue à ces traités dépend de la composition qu'on effectue ; inversement, on ne conçoit pas le même sens et la même fonction à l'Organon selon qu'on y inclut tel ou tel traité.
Au Moyen Âge, l'étude de la logique aristotélicienne était traditionnellement précédée de l'Isagogè, le commentaire de Porphyre.
Aristote y expose de manière systématique les formes de la pensée et de la démonstration comme condition de la science. Les traités formeraient ainsi un ensemble complet dont les parties se suivent selon un ordre déterminé. En fait, ce sont davantage les commentateurs eux-mêmes qui ont créé cette apparente systématicité. Ainsi, c'est Boèce qui place les Catégories en premier, ce qui lui permet de constituer une unité organique, qui demeure contestable.
Selon une catégorisation utilisée, l'Organon comprend et se classe de la façon suivante :
Catégories, une analyse des éléments les plus simples des propositions ;
De l'interprétation, étude de la proposition et introduction en philosophie du carré logique ;
Premiers Analytiques, qui exposent les règles et les formes du syllogisme en général ;
Seconds Analytiques, qui exposent la théorie du syllogisme scientifique (ou démonstration proprement dite) reposant sur des prémisses immédiatement vraies ;
Topiques, qui exposent les lieux de la dialectique ;
Réfutations sophistiques, qui exposent les principaux sophismes et les moyens de les réfuter.