La théurgie (du grec ancien theos, dieu et ergon, travail) est une forme de magie, qui permettrait à l'homme de communiquer avec les « bons esprits » et d'invoquer les puissances surnaturelles aux fins louables d'atteindre Dieu. Cette pratique s'oppose à la goétie. Quelques définitions : Proclus : la théurgie est « une puissance plus haute que toute sagesse humaine, qui embrasse les bienfaits de la divination, les vertus purifiantes de l'initiation, bref toutes les opérations de la possession divine ». André-Jean Festugière : la théurgie est un « système religieux qui nous fait entrer en contact avec les dieux, non pas seulement par la pure élévation de notre intellect vers le noûs divin, mais au moyen de rites concrets et d'objets matériels ». Pierre A. Riffard : « La théurgie est une forme de magie, celle qui permet de se mettre en rapport avec les puissances célestes bénéfiques pour les voir ou pour connaître ou pour agir sur elles (par exemple en les contraignant à animer une statue, à habiter un être humain, à révéler des mystères). » La théurgie affirme être l'application pratique des lois de la matière, de la plus dense jusqu'aux plus hauts degrés de l'esprit. Ses adeptes estiment qu'en mettant l'homme en contact direct avec la conscience Universelle, elle est la « voie royale » de l'évolution. La dimension théurgique est verticale, elle n'est pas à sens unique. Trop fortement divine, la théurgie se referme et prive l'homme de toute possibilité de comprendre. Si elle est dans l'autre excès, trop humaine, l'homme met la main sur le divin et l'objective. Le juste milieu théurgique est ce lieu où l'homme et Dieu coopèrent, cocréent, collaborent. Dieu appelle, l'homme répond. L'homme appelle, Dieu l'entend. Ce juste milieu est un lieu performatif. La théurgie a notamment été pratiquée par Apollonius de Tyane, Julien le Théurge (Oracles chaldaïques, vers 170), Jamblique, Hypatie d'Alexandrie, Cagliostro, Martines de Pasqually, Louis-Claude de Saint-Martin, Jean-Baptiste Willermoz, Éliphas Lévi, le Maître Philippe de Lyon, Papus, etc.