L'autocratie est un régime politique où un seul individu détient le pouvoir, alors qualifié de pouvoir personnel et absolu.
Étymologiquement, « autocratie » signifie « qui tire son pouvoir (cratie) de lui-même (auto) ». L'autocratie est un pouvoir qui n'a d'autre justification et légitimité que lui-même.
Sous l'Empire romain, le caractère « autocratique » ou « monarchique » du pouvoir est d'abord une idéologie inspirée de la monarchie hellénistique plutôt qu'un système de gouvernement car l'empereur, d'un point de vue institutionnel, tient son pouvoir du Sénat. Ce n'est qu'à partir de Dioclétien et Constantin que l'empereur est considéré comme un véritable autocrate, représentant de Dieu sur Terre et incarnation de la « loi vivante », même si ce caractère sacré s'attache plus au pouvoir impérial qu'à la personne de l'empereur. Le sacre de l'empereur Marcien par le patriarche de Constantinople, en 450, fonde une nouvelle tradition qui lie le pouvoir impérial à la religion chrétienne. L'Empire romain, puis byzantin repose sur un triple principe : pouvoir autocratique de l'empereur (qui devient basileus en 629), loi unique avec la consécration du droit romain, foi unique au sein de l'Église. Ce système sera transmis plus tard à la Russie.
L'autocratie est un des principes de la monarchie russe depuis le , quand Ivan III, souverain de la grande-principauté de Moscou, épouse la princesse byzantine Sophie Paléologue et se rend indépendant de la Horde d'or après la Grande halte sur la rivière Ougra en 1480. Il prend alors le titre de gosudar (« souverain ») et samoderžec, qui traduit le titre grec autokratôr porté par l'empereur byzantin. Ivan et ses successeurs, souverains du tsarat de Moscou devenu Empire russe jusqu'en 1917, portent le titre de « tsar autocrate ». Pendant la révolution russe de 1905, Nicolas II, pour sauver son trône, doit signer un acte, le Manifeste d'octobre, qui, sans être une vraie constitution, établit un parlement, la Douma d'État, et un certain nombre de libertés politiques : il change alors son titre d'« Autocrate illimité » pour celui d'« Autocrate suprême » sans renoncer pour autant aux principes de l'autocratie.