L'assimilation phonétique est un type très fréquent de modification phonétique subie par un son au contact de son voisin (contexte), qui tend à réduire les différences entre les deux. Elle consiste en l'acquisition par un son d'une ou plusieurs caractéristiques propres à un son voisin. À l'inverse, lorsque deux sons semblables en contact plus ou moins direct s'éloignent l'un de l'autre, on parle de dissimilation entre des sons qui ne sont pas en contact direct ; une action à distance de l'un des sons sur l'autre, se nomme une dilation (l'harmonie vocalique en est un exemple). Le phénomène de l'assimilation phonétique est liée à une contrainte physiologique, celle de la lenteur des organes de la parole. Pour mettre en évidence une assimilation, il faut pouvoir comparer deux prononciations comme une à lecture lente et une autre à lecture rapide ou courante. « Je ne sais pas » est souvent prononcé comme « chais pas » dans la langue orale familière à la suite d'une assimilation progressive. Néanmoins, tous ces intermédiaires-ci sont couramment utilisés : « Je ne sais pas » devient « je n'sais pas » ; « Je n'sais pas » devient « j'sais pas » ; « J'sais pas » devient « chais pas ». La comparaison de deux prononciations de l'énoncé « des rouleaux de soie » permet de mettre en évidence le phénomène de l'assimilation phonétique : l'énoncé lu et prononcé lentement : [deʁulodəswa] ; l'énoncé lu et prononcé rapidement : [deʁulotswa]. On remarque que la prononciation rapide ou courante donne lieu à deux phénomènes linguistiques : l'élision du phonème /ə/ (dit e « caduc » ou « muet ». On le transcrira ici par ə bien que le symbole de l'alphabet phonétique international ne corresponde pas exactement au phonème français) ; la substitution du son [t] au son [d] par assimilation. Pour expliquer ce phénomène, il faut analyser les caractéristiques des sons [d], [s] et [t]. Le son [d] est une consonne occlusive lamino-dentale (ou lamino-alvéolaire) sonore et orale. L'élision du /ə/ donne lieu au rapprochement du son [d] avec le son [s], qui est sourd (ou non voisé).

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Concepts associés (28)
Indo-européen commun
L’indo-européen commun, proto-indo-européen (PIE) ou indo-européen (IE) est une langue hypothétique considérée comme l'origine unique des langues indo-européennes actuelles. Cette possible protolangue est partiellement reconstruite par les linguistes à partir des similitudes entre langues souvent disparues mais réelles et connues et partiellement à partir des schémas de transformation notamment phonologiques bien identifiés.
Épenthèse
En linguistique, l’épenthèse est l'insertion dans la parole d'un son (phonème) supplémentaire qui permet de clarifier, de faciliter ou de rendre plus « naturelle » l'élocution. Un exemple en français est le « -t- » euphonique (t euphonique) de « va-t-on » ou « y a-t-il ». Il s'agit, techniquement, d'une modification phonétique de type métaplasme qui consiste en l'apparition, à l'intérieur d'un mot ou groupe de mots, d'un phonème adventice qui n'a pas d'origine étymologique.
Élision
L’élision est l’effacement d’une voyelle en fin de mot devant la voyelle commençant le mot suivant. En termes de phonétique, c'est un type d’apocope consistant en l’amuïssement de la voyelle finale d’un mot devant un autre mot à initiale vocalique. C'est une forme particulière de synalèphe, c'est-à-dire de prononciation en une seule syllabe de deux voyelles consécutives appartenant à des syllabes différentes (voyelles dites en hiatus). Le terme, du genre féminin, provient du latin elisio (génitif : elisionis, féminin), du supin elisum, du verbe elidere (« ôter »).
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