Antiphon, en Ἀντιφῶν / Antiphôn (Rhamnos, Attique v. 480 av. J.-C. – Athènes 410 av. J.-C.) est l'un des dix grands orateurs attiques. Ce sophiste hédoniste s’était spécialisé dans plusieurs domaines de la sagesse, en grec ancien , tels que le juridique, l’onirocrisie, la mantique, la thérapeutique par les mots, la rhétorique. Aristocrate convaincu, il est l'un des instigateurs de la révolution oligarchique de 411 av. J.-C. à Athènes, aux côtés de Phrynicos et de Théramène. Au rétablissement de la démocratie en 410, il est jugé pour sa participation à ce régime par le peuple athénien, inculpé de haute trahison, et condamné à mort ; en pareil cas, cette sentence était aggravée de la privation de sépulture, de la confiscation des biens et de la perte des droits civiques pour les descendants. La question de savoir si Antiphon de Rhamnonte de l'oligarchie des Quatre-Cents et Antiphon d'Athènes sont un seul et même personnage historique, d'une part, et si les textes de l'orateur, du politique, du logographe, du rhéteur auteur des Tétralogies et du sophiste auteur des fragments sur papyrus de De la concorde et De la vérité d'autre part, sont du même ou de plusieurs auteurs fait l'objet de débats toujours d'actualité. Enfin, d'autres Antiphon ont été connus en Grèce antique, à qui Aristote fait référence dans La Rhétorique. Né dans le dème attique de Rhamnos, Antiphon est le fils de Sophilos, un aristocrate sophiste athénien, et le petit-fils d'un fervent partisan des Pisistratides. Antiphon apprend l'art oratoire de son père et entame une carrière de logographe et de sophiste, enseignant à son tour la rhétorique. Après avoir été le maître de Thucydide, qui le défend ensuite avec chaleur dans ses écrits, il s'engage en politique sur la fin de sa vie : il participe à la révolution oligarchique des Quatre-Cents en 411 av. J.-C. À la chute du régime, en 410, il est jugé pour trahison, et malgré un discours passionné de défense, dont Thucydide dit qu'il est « le plus parfait qu'on ait jamais entendu dans une affaire capitale », il est condamné à boire la ciguë.