Lysias (en grec ancien ), né en - 458 ou en - 440, mort vers - 380, est l'un des dix orateurs attiques retenus par le Canon alexandrin.
Né à Athènes la deuxième année de la quatre-vingtième olympiade selon le Pseudo-Plutarque, c.-à-d. en - 458, ou en - 440, Lysias est un métèque. Son père, qui s'appelle Céphale, est un marchand d'armes syracusain appelé à Athènes par Périclès pour y fonder une importante fabrique d'armes, laquelle employa plus de 120 esclaves assurant une coquette fortune à la famille. Il apparaît en vieillard heureux dans les premières pages de la République de Platon. Lysias par la suite devint isotèle, c'est-à-dire étranger privilégié.
Il est élevé avec les fils de la haute société athénienne puis à quinze ans part à Thourioi rejoindre la colonie nouvellement fondée en Grande-Grèce, où il étudie la rhétorique. Cependant l'échec en 412 de l'expédition athénienne en Sicile l'encourage à rentrer à Athènes.
Il y exerce le métier de rhéteur et exploite avec son frère Polémarque la fabrique familiale de boucliers. Ils acquièrent ainsi une fortune qui leur attire des ennuis sous la dictature des Trente Tyrans, les oligarques étant en manque d'argent. Tous deux sont arrêtés (404) comme suspects : Lysias réussit à s'échapper à Mégare mais son frère est condamné à boire la ciguë. Il rend de grands services aux démocrates de Phylè en leur fournissant de l'argent (2000 drachmes), des boucliers (200), et environ 300 mercenaires (qu'il enrôle à ses frais), participant ainsi au rétablissement de la démocratie.
Pour le récompenser de ses services, une fois la démocratie restaurée, Thrasybule propose de lui accorder le droit de cité. La mesure est votée au peuple, mais la procédure normale n'ayant pas été respectée (le décret est porté devant l'assemblée sans passer par le Conseil), le décret est rapporté. Lysias restera isotèle.
En 403, il intente un procès au meurtrier de son frère, Ératosthène, l'un des Trente Tyrans. Cette affaire met en relief son talent d'orateur, et dès lors il se fait logographe.