droite|vignette|La lettre cyrillique jat’, en plusieurs polices.
[[Fichier:Italic Cyrillic Yat in Currall (1918).png|thumb|Une forme de lettre cyrillique jat’ en italique.]]
thumb|Formes cursives du jatʹ.
thumb|Autres formes cursives du jatʹ.
thumb|Les formes du jatʹ dans l’Alphabet de Karion Istomin de 1694.
Le jatʹ (majuscule : Ѣ ; minuscule : ѣ ou, pour le ïat haut, ᲇ) ou ïat (du russe ять) est une ancienne lettre de l'alphabet cyrillique et, sous un autre tracé, de l'alphabet glagolitique ; elle n'est plus utilisée que dans la langue d'église. Sa translittération standard est ě (e caron, emprunté à l'alphabet tchèque). En vieux slave, elle indiquait probablement une voyelle antérieure ouverte et longue, représentée en alphabet phonétique international par [æː], voire la diphtongue [ieː].
Elle fut supprimée de l'alphabet cyrillique russe lors de la réforme orthographique de 1917-1918, au prétexte d'un double emploi avec la lettre е (désignée « ïé »).
Il n'existait pas en glagolitique de lettre isolée correspondant au А yodisé (précédé de la consonne [j] dite « yod »), de sorte que les représentations cyrilliques des mots « ıазва, ıарость, ıасли » (« plaie, fureur, mangeoire ») se sont transmises avec la lettre initiale jat’ ; ainsi s’expliquerait le nom même de la lettre, désignée ıадь (yad’) dans l'annotation d'un copiste du , qui peut être une variante de ѣдь, jed’, « nourriture » (cf. avec le même sens снедь, le russe moderne еда).
En cyrillique, le jat’ est habituellement compté pour la de l’alphabet et s'écrit ; en glagolitique c’est la et sa représentation est : . Elle n'a pas de signification numérique.
Dans un petit nombre d’inscriptions cyrilliques anciennes, on rencontre également la lettre isolée dite jatʹ yodisé .
L’origine de la forme glagolitique du jat’ ne trouve pas d’explication satisfaisante ; les principales hypothèses sont une modification de la lettre alpha majuscule, ou encore des ligatures.