thumb|Kasimir Malevitch : Composition suprématiste : carré blanc sur fond blanc (1918).
Un monochrome en peinture est, par métonymie, une œuvre non figurative réalisée en une seule couleur, bien que la nuance, les effets de texture, de brillance ou de matière puissent changer.
Jusqu'au milieu du , « monochrome » est un terme de spécialiste qui désigne les ouvrages plus communément appelés camaïeus. Il s'applique d'abord surtout à des œuvres de l'Antiquité connues par Pline l'ancien, qui emploie le terme. Après les « monochromes » d'Yves Klein, présentés à partir de 1955, le terme désigne des ouvrages radicalement monochromes, qui ne comportent rien d'autre qu'une couleur.
L'effet de camaïeu, également désigné par le terme monochrome, propice aux esquisses (sinopia) à la partie extérieure des volets de retable ou aux simulations de sculpture en grisaille avait ses adeptes pendant la Renaissance italienne. La sanguine permettait également de composer des dessins en teintes de rouge.
La peinture chinoise, quand elle n'utilise que l'encre de Chine noire, compose également des monochromes.
écrit Claude Perrault à la fin du . Le mot ne sert que pour la peinture de l'Antiquité pendant un bon siècle ; en 1814, il s'applique pour critiquer de la peinture exposée au Salon.
vignette|300px|Alphonse Allais, Première communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige, 1883
Les recherches sur la couleur et les motifs d'artistes impressionnistes tels que Claude Monet ou Whistler ont abouti dans certaines œuvres à une dématérialisation des objets pour ne conserver que des arrangements de lumières colorées (Effet de neige à Giverny en 1893, ou dernières séries des Nymphéas de Monet), ou de tons très sombres (Arrangement en noir et gris de Whistler, 1871). Ces tableaux préfigurent le monochrome « contemporain ».
vignette|300x300px|Paul Bilhaud, Combat de nègres pendant la nuit, huile sur toile, 1882.
En réaction, des caricatures de ces œuvres virent le jour à la fin du .