Paléo-européen (en allemand alteuropäisch, en anglais Old European) est le terme utilisé par Hans Krahe (1964) pour désigner la langue de la couche d'hydronymie européenne reconstituée la plus ancienne en Europe centrale et orientale. Ces hydronymes sont prégermaniques et préceltiques et sont datés par Krahe du IIe millénaire av. J.-C. Des hydronymes paléo-européens peuvent être trouvés dans la Baltique et la Scandinavie méridionale, en Europe centrale, en France, dans les îles Britanniques, et dans les péninsules ibérique et italienne. Cette zone est associée à l'expansion des dialectes indo-européens qui seront plus tard « occidentaux » : les groupes celtique, italique, germanique, balte et illyrien. Il est à noter que ces hydronymes sont absents des Balkans et de la Grèce, ainsi que des parties de l'Europe de l'Est associées au peuplement slave. Selon Krahe, le noyau géographique de cette zone s'étend de la Baltique au plateau suisse et au Danube supérieur au nord des Alpes, en passant par la Pologne occidentale et l'Allemagne ; Krahe considère que les hydronymes paléo-européens de la France méridionale, de l'Italie et de l'Espagne ont été importés plus tard en remplacement de substrats « égéen-pélasgien » et ibère, ce qui correspond aux « invasions » des Italiques, Celtibères et Illyriens à partir d'environ 1300 av. J.-C. Le linguiste allemand Wolfgang P. Schmid a proposé en 1968 que le « paléo-européen » de Krahe n'est autre que le proto-indo-européen, qui aurait donc été parlé en Europe centrale, et justifie cela par l'absence d'innovations communes significatives des langues en question. Cette thèse initiale fait l'objet de nombreux débats qui se répartissent en deux courants. un premier groupe de chercheurs estime qu'il existerait une survivance de groupes pré indo-européens distincts. A cette théorie s'oppose un second groupe qui prône l'étude de variations à l'échelle de langues individualisées et contestant ainsi de fait toute existence d'un corpus paléo-européen.