Plus ultra (en plus loin) est la devise nationale de l'Espagne. Il s'agit de la version latine de la devise plus oultre, adoptée par l'empereur Charles Quint du Saint-Empire au début du . Elle est très souvent associée à l'image des colonnes d'Hercule. L'ensemble formait une formule emblématique appelée devise ou impresa, qui désignait à cette époque l'association d'une figure et d'une sentence. Ce type de formule était particulièrement en vogue à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance. L'association a perdu en nécessité par la suite, si bien que la sentence s'est autonomisée et parfois séparée de l'image des colonnes. La devise a été inspirée par le médecin Luigi Marliani qui utilisa longuement la comparaison herculéenne pour désigner le jeune prince lors des festivités donnée pour son émancipation et sa proclamation comme duc de Bourgogne, en 1516. Elle fut notamment au cœur du sermon que le milanais fit aux chevaliers de l'ordre de la Toison d'or lors de leur réunion à Bruxelles cette année-là. Charles-Quint l'adopta et en fit un élément majeur de son emblématique personnelle. Elle figure ainsi sculptée sur les solives du plafond de son palais grenadin et fut utilisée comme nom d'office par plusieurs hérauts d'armes impériaux. Le sens de la devise a été longuement discuté. Le sens le plus couramment mentionné est géographique, la locution latine Nec Plus Ultra signifiant « il n'y a rien au-delà », et les colonnes d'Hercule, nom donné par les Grecs anciens au détroit de Gibraltar, formant la fin du monde connu dans l'Antiquité. Charles Quint était en effet le souverain des Espagnes et de leurs immenses colonies américaines. Elle aurait alors désigné la vocation universelle d'un empire s'étendant de part et d'autre de l'océan Atlantique. Ce fut indubitablement le sens principal de la devise dans les siècles qui suivirent. La monarchie espagnole qui l'utilisa abondamment jusqu'à nos jours se définissait en effet à l'époque comme un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais.