Prince étranger et princesse étrangère était une dignité de la cour de France sous l'ancien Régime. Cette dignité était accordée par le roi aux membres de dynasties souveraines étrangères ou de familles nobles prétendant à la souveraineté et résidant habituellement en France. Selon Robert Oresko, la dignité de prince étranger à la cour de France a été créée par François Ier dans le cadre d'une stratégie diplomatique visant à attirer des princes cadets d'autres dynasties européennes en France. Pour Guy Antonetti, cette approche doit être complétée par le désir du roi de rehausser sa propre généalogie en concédant des honneurs princiers aux membres de familles auxquelles appartenaient ses propres aïeules, même si ces familles n'étaient pas réellement souveraines. Dans un premier temps, la dignité des princes étrangers était reconnue par l'octroi de duchés et de pairies, mais elle devint ensuite un rang spécifique, distinct de celui des ducs et pairs. Ce rang constituait, au sein des privilèges normalement accordés aux princes du sang, un rôle particulier dans les relations diplomatiques et accordait les Honneurs du Louvre à tous les membres de ce type de famille princière étrangère. Par contre, il n'entrainait l'octroi d'aucune place dans les institutions : à la différence des ducs et pairs qui eux siégeaient au parlement de Paris. Maison de La Marck : Engelbert de La Marck, naturalisé en France en 1476, comte de Nevers et pair de France en 1505. Le comte de Nevers était un cadet de la famille ducale de Clèves, dans le Saint Empire romain germanique. La famille de Clèves-Nevers s'éteint en ligne masculine en 1564 et en ligne féminine en 1633. Maison de Gonzague : Louis de Gonzague, époux en 1565 d'Henriette de La Marck, héritière de Nevers. Le comte de Nevers était un cadet de la famille ducale de Mantoue, en Italie. Leurs descendants obtiennent le trône de Mantoue après la guerre de Succession de Mantoue. Maison de Guise : Claude de Lorraine, naturalisé en France en 1506, duc de Guise et pair de France en 1527.