L'histoire du genre est un champ de la recherche historique qui étudie le passé à la lumière des relations hommes-femmes. Ce courant historiographique ne porte pas sur la différence biologique entre les sexes mais sur les sexes comme construction sociale, ou genre. Une des pionnières du mouvement est Joan W. Scott. Elle développe un discours sur l'histoire du genre dans son article fondateur de 1986 « Genre : une catégorie utile d'analyse historique ». Le genre décrit ce que la société à une époque donnée définit comme féminin et masculin. Le genre permet de pointer les différences qui ne sont ni biologiques ni innées, mais socialement construites: c’est un outil d’analyse pour comprendre comment se construisent les inégalités entre les femmes et les hommes. Il n’est pas à confondre avec le sexe qui est une donnée biologique définie par des caractéristiques génétiques et physiques d’une personne. Les femmes et les hommes ne forment pas des catégories unifiées. Leurs identités sont façonnées de manière variable par la différence de classe, des convictions religieuses, de l'ethnie ainsi que par leur positionnement social en tant que femmes ou hommes. Alors qu'aux États-Unis, le terme gender est couramment utilisé à partir des années 1970 dans le domaine des sciences sociales, le mot « genre » pose certains problèmes en France en raison de sa polysémie. La Commission générale de terminologie et de néologie française déconseille même son emploi, en 2005, dans les médias et les documents administratifs. Malgré tout, l'utilité heuristique du terme entraîne son emploi fréquent par les scientifiques francophones. Selon l’historienne américaine Joan W. Scott, le mot gender se caractérise comme « l’organisation sociale de la différence sexuelle. Il ne reflète pas la réalité biologique première, mais il construit le sens de cette réalité ». Cette définition du terme anglais est reprise par les historiens français depuis 2007. Le genre est en fait une construction sociale et culturelle instable.