La psychosomatique psychanalytique est une approche clinique, théorique et technique issue de la psychanalyse, qui explore les relations de l'esprit au corps, selon le principe qu'un trouble psychique peut se répercuter sur la santé physique.
Les questions concernant les liens entre l'esprit et le corps sont présentes dans l'Antiquité, dans la Collection hippocratique et chez Platon qui, dans La République, dégage un nouveau concept, la « bonne manière d’être ». Il y a la santé de l’âme comme il y a la santé du corps. C’est le concept d’euexia, avec la notion de hiérarchie et de domination de certaines parties ou fonctions qui ont à se conformer à cette hiérarchie. Santé morale et santé intellectuelle parachèvent la santé des corps. Le plaisir devient un attribut de la santé. La santé est un mélange, le fruit de deux principes antithétiques : la « limite » et « l’illimité ». La santé est une combinaison de tensions contradictoires en « mélange mesuré ».
« La limite dominant les tensions illimitées, voilà la santé du corps, celle de l’âme, celle de la cité. » selon le Philèbe de Platon.
Dans Charmide, Platon rapporte les propos de Socrate sur la santé dans le chapitre « L’incantation », dans lequel est conseillé un traitement par le discours qui n'est pas sans évoqué la psychosomatique qui émergera plus de deux millénaires plus tard : Tout ainsi qu’on ne doit pas entreprendre de guérir les yeux sans avoir guéri la tête, on ne doit pas le faire pour la tête sans s’occuper du corps, de même on ne doit pas davantage chercher à guérir le corps sans guérir l’âme ; mais que, si la plupart des maladies échappent à l’art des médecins de la Grèce, la cause en est qu’ils méconnaissent le tout dont il faut prendre soin, ce tout sans le bon comportement duquel il est impossible que se comporte bien la partie. C’est dans l’âme, que, pour le corps et pour tout l’homme, les maux et les biens ont leur point de départ...