Résumé
Le transfert inconscient (oblivious transfer, en anglais) est une primitive cryptographique où un expéditeur transmet une information, sélectionnée parmi plusieurs envois possibles, à un destinataire, sans que l'expéditeur puisse connaître le choix du destinataire, ni que le destinataire puisse connaître les informations qu'il n'a pas demandées. Par exemple, Wikipédia propose plusieurs articles ; avec le transfert inconscient, un utilisateur peut demander à consulter un article sans que Wikipédia puisse savoir quel article a été consulté. Cette primitive a été introduite en 1981 par Michael Rabin, dans un manuscrit intitulé How to exchange secrets with oblivious transfer. Dans la version de Rabin, basée sur le chiffrement RSA, l’expéditeur transmet un message que le destinataire reçoit avec une probabilité de 1/2, sans que l'expéditeur puisse savoir si la réception a eu lieu ou non. En 1985, les travaux de Even, Goldreich et Lempel ont proposé une version améliorée du transfert inconscient 1 parmi 2 qui permettait de réaliser de manière sécurisée du calcul multipartite sécurisé. Ce résultat a ensuite été amélioré par Killian, en montrant que le transfert inconscient 1 parmi 2 suffisait à évaluer de manière multipartite n’importe quelle fonction en temps polynomial. Ce résultat est une des raisons de l’intérêt existant autour de cette primitive. La définition de Michael Rabin consistait en un protocole tel que l'expéditeur envoyait un message M au destinataire, mais avec une probabilité 1/2 de perdre le message. L’expéditeur ne savait pas si son message était arrivé à bon port. Claude Crépeau a montré que cette définition était équivalente à celle utilisée dans sa définition courante: le transfert inconscient 1 parmi 2. Des résultats similaires ont été montrés par Khurana, Maji et Sahai, en utilisant un canal bruité (avec un taux d'erreur strictement inférieur à 1/2). Un schéma de transfert inconscient est donné par deux algorithmes interactifs: l’expéditeur et le destinataire .
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