Anne-Lise Stern, née Anneliese Stern à Berlin le et morte à Paris le , est une psychanalyste française, survivante des camps de concentration. vignette|Ce qui se passait à Berlin, l’année 1921 où Anne-Lise Stern y est née : Manifestation pacifiste au Lustgarten. « Plus jamais la guerre » (pancarte à gauche : « Nie wieder Krieg »). Les parents d’Anne-Lise sont des juifs assimilés, militants socialistes : elle est la fille de Henri Stern (1893-1948), psychiatre freudien, et de Käthe Ruben (1893-1968). Elle est la petite-fille de Regina Ruben, née en 1859 et tuée à Sobibor, militante féministe et marxiste, compagne de lutte de Clara Zetkin et de Rosa Luxemburg. Früher mal ein deutsches Kind (J'étais jadis une enfant allemande). Née à Berlin, Anne-Lise Stern vit dès l’âge d’un an et jusqu’au printemps 1933 à Mannheim d’où est originaire et où exerce son père, Henri Stern (1893-1948), un psychiatre freudien et marxiste, membre du SPD. Anne-Lise Stern grandit dans l’esprit de liberté, de créativité intellectuelle que connaît la brève République de Weimar, dans un milieu caractérisé par un engagement de gauche et laïc. vignette| La Kunsthalle de Mannheim, musée d’art moderne, et ses lions assis (photo de 1918). En 1933, débutent vicissitudes et périls pour les tableaux aussi, « culture judéo-bolchevique », « art dégénéré », parmi lesquels La Prise (ou La Prisée) de Chagall, tableau qu’Anne-Lise connaît bien : elle le voit, enfant, à la Kunsthalle ; puis en 1933 le tableau surgit derrière une vitrine dans une rue de Mannheim, auprès d’une pancarte qui l’expose à la vindicte. Parmi les peintures qui ne furent pas brûlées Anne-Lise reverra le Chagall soixante ans plus tard, quand en 1992 Berlin consacrera une exposition aux œuvres retrouvées. L’engagement politique qui façonne ses années de jeunesse lui vient également de sa famille par les femmes. Elle est en effet la petite-fille de Regina Ruben, militante féministe et marxiste.
Manuel Barthassat, Sébastien Lutzelschwab