Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine (en Михаил Александрович Бакунин, prononcé ), francisé en Michel Bakounine, né le à près de Torjok (gouvernement de Tver, Empire russe) et mort le à Berne (Suisse), est un révolutionnaire, théoricien de l'anarchisme et philosophe russe qui a particulièrement écrit sur le rôle de l'État. Il pose dans ses écrits les fondements du socialisme libertaire.
vignette|Autoportrait de 1838.
vignette|Portrait de 1843.
Michel Alexandrovitch Bakounine naît le dans le domaine familial de Priamoukhino, dans le gouvernement de Tver, où il vit jusqu'à l'âge de 14 ans. Son père, Alexandre Bakounine, issu d'une ancienne famille russe d'origine hongroise, l'envoie à l'école d'artillerie Constantin.
À 18 ans, après avoir abandonné la carrière militaire et refusé de rentrer dans l’administration, il s'inscrit à l'université d'État de Moscou, contre l’avis de son père, qui cesse alors de l’entretenir. Il y rencontre Nikolaï Stankevitch, qu’il considère comme son « créateur », Vissarion Belinski, sur qui il exerce une forte influence, Alexandre Herzen et Nicolas Ogarev. Il vit alors en traduisant des philosophes allemands comme Fichte et Hegel.
En 1840, il part pour l'Allemagne, grâce à de l’argent que lui donne Alexandre Herzen. Il s’inscrit à l'université Humboldt de Berlin. Il rend visite à Schelling et entre bientôt en contact avec le cercle des jeunes hégéliens. C'est par l'aile gauche de l'hégélianisme que Bakounine, tout comme Karl Marx, devient révolutionnaire.
Début 1842, il se rend à Dresde où Arnold Ruge, un des chefs de file des jeunes hégéliens, publie les Annales allemandes (Die Deutschen Jahrbücher). Dans la capitale de la Saxe, Bakounine s'initie à la pensée socialiste française (Fourier, Louis Blanc, Étienne Cabet, Pierre-Joseph Proudhon) par la lecture d'un livre qui fait alors sensation en Allemagne, Le Socialisme et le communisme de la France contemporaine de Lorenz von Stein. Il publie dans le journal d'Arnold Ruge un article qui fait quelque bruit jusqu'en Russie : La réaction en Allemagne, fragment, par un Français, signé d'un pseudonyme francophone.