Le Milindapañha (pali), Questions de Milinda, est un traité qui relate les entretiens entre le roi indo-grec Milinda (en général assimilé à Ménandre ) et le moine bouddhiste Nagasena, qui a atteint l'état d'éveillé (arhat). L'ouvrage porte sur de nombreux points essentiels de la doctrine bouddhique, et est considéré comme une œuvre importante de la littérature bouddhique, vénérée et tenue en haute estime par le bouddhisme de l'Asie du Sud-Est. Le texte aurait été écrit au début de notre ère. L'histoire du texte du Milindapanha est complexe. Un texte primitif a été enrichi et développé au cours des siècles pour aboutir à la version que nous avons qui compte deux cents soixante-deux questions. L'ouvrage a vraisemblablement été composé en sanskrit ou en prâkrit, avant d'être traduit en pâli; la compilation originale date probablement du début de notre ère. Le texte pâli est donc la traduction d'un original perdu, qui a connu des remaniements successifs, qui remontent déjà au et le . On a d'ailleurs aussi trouvé une traduction en chinois qui remonte aux environs du , provenant vraisemblablement d'une recension en gandhari provenant d'Asie centrale (dans son sens large), intitulée Nagasena Bhikshu Sutra (« Sutra du moine Nagasena »). Il s'agit donc d'un titre qui mentionne le moine et pas le roi. Le texte est un long traité, comme l'indique sa conclusion qui s'ouvre sur ce récapitulatif: Dans cette histoire mouvementée, le texte a connu nombre d'ajouts et d'interpolations qui ont introduit parfois des contradictions, et qui rendent tout découpage du texte quelque peu incertain. Pour l'indianiste Édith Nolot, il semble donc vain de chercher un texte « original », qui serait ainsi « authentique », et il faut donc accepter la forme actuelle prise par cette œuvre qui est considérée comme canonique par les bouddhistes de Birmanie (qui l'intègrent au Khuddaka Nikaya), paracanonique par ceux du Sri Lanka, mais qui est vénérée dans toute l'Asie du Sud-Est.