Concept

Amorrite

Résumé
L’amorrite est une langue sémitique, parlée par le peuple amorrite ayant vécu en Syrie, en haute et basse Mésopotamie entre la fin du millénaire et le début du Cette langue est encore fortement marquée d’archaïsmes comme le montre son système phonologique ainsi qu’un certain nombre d’isoglosses avec l’akkadien. Seules la fréquence de certains parallélismes et la proximité de son lexique avec l’hébreu, l’araméen ou l’ougaritique font, selon toute vraisemblance, de l’amorrite une langue cananéenne. Pour Giovanni Garbini, il s’agit d’une langue structurellement nouvelle dans laquelle il voit « a kind of modernization of a language of Eblaite type. This means, that if Amorites conquer new lands and cities, other languages may accept the same modernisation without losing much of their own identities: this is what I have called amoritization ». Le mot akkadien amurrum ou son équivalent sumérien MAR.TU par lesquels les sources mésopotamiennes désignaient les terres de « l’Occident », fut également utilisé pour nommer l’ensemble des populations sémites semi-nomades qui occupaient alors cette vaste région située à l’Ouest de l’Euphrate. L’une des plus anciennes mentions de ces amurrû/MAR.TU remonte au règne du roi Shar-kali-sharri (2217-2193 av. J.-C.), fils de Narām-Sîn, qui eut à les affronter près du mont Basar (l’actuel Ğebel Bišri) alors qu’ils pénétraient plus avant sur les territoires de l’Ouest. Malgré l’opinion fortement négative des sédentaires de Mésopotamie qui voyaient en eux un « peuple ravageur, aux instincts de bêtes sauvages », un nombre non négligeable d’Amorrites réussit néanmoins à s’assimiler et même à occuper d’importantes fonctions dans les rouages de l’administration des cités mésopotamiennes. Avec la désorganisation politique générale qui suivit la chute de la Troisième dynastie d'Ur vers 2004 av. J.-C., quelques chefs de tribus et surtout quelques-uns de ces hauts fonctionnaires amorrites, parmi lesquels il faut citer Naplānum (2025-2005) qui devint roi de Larsa vers 2025, profitant du marasme environnant, se taillèrent de petits royaumes dans les vestiges de l’empire de Sumer et d’Akkad.
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