Le Jugendstil (également appelé Art nouveau), équivalent en Allemagne de l'Art nouveau, est un mouvement artistique moderniste international embrassant toutes les disciplines à la fin du . Les peuples germanophones, ou situés dans cette sphère d'influence, utilisèrent également à cette époque d'autres termes, comme Reformstil ou Secessionsstil, pour identifier cette esthétique « fin de siècle ».
Le terme Jugendstil renvoie originellement à la revue munichoise Jugend, créée en janvier 1896 par Georg Hirth (1865-1902), laquelle accueille dès ses débuts artistes et critiques défendant le nouveau style. Il est également employé aux Pays-Bas, en Scandinavie et dans les pays baltes.
Le Jungen, est un mouvement global qui est apparu à Vienne dès la fin du . Le Jungen, définit un mouvement « moderne », s’articulant autour de la « jeunesse » viennoise, qui se caractérise par un choc des générations et un contexte politique viennois libéral. Le Jungen concernant d’abord la culture, la philosophie ou la politique, va rapidement s’étendre aux arts, et va faire rupture avec un passé académiste.
Cette modernité, qui affecte et transforme aussi bien l’architecture que les arts décoratifs, prend son essor dans certaines régions allemandes au début des années 1890, alors qu'une bataille esthétique se joue entre les conservateurs, ou tenants d'une tradition, et les progressistes, ouverts aux nouveaux courants tels que l’impressionnisme, le symbolisme, le japonisme, et, paradoxalement, aux idées développées par l'Arts & Crafts, né d'une réaction sur l'industrialisation des moyens de production affectant notamment l'artisanat.
Ces tendances émergent entre 1875 et 1890. Elles sont sensiblement plus lentes à s'imposer en Allemagne qu'en Grande-Bretagne ou en France par exemple. L'Art nouveau allemand permet à la fois l'émergence d'individualités fortes et la production de masse. Des liens se nouent entre des plasticiens comme Fritz von Uhde, Wilhelm Trübner, Franz von Stuck, Eugene Spiro, tous d'origines diverses et de parcours différents, mais refusant le conformisme ambiant.