La canonisation est une déclaration officielle et définitive de la part de l'Église catholique ou des Églises orthodoxes, reconnaissant une personne défunte comme sainte. L’Église affirme avec certitude que la personne est au Paradis, intercédant auprès de Dieu pour les hommes, du fait de la reconnaissance de miracles. D'autre part, par cet acte, le saint est proposé comme modèle de vie chrétienne aux fidèles.
Dans l'Église catholique, la canonisation conduit le culte du saint à l'échelle universelle, tandis que pour les bienheureux, le culte peut être limité au diocèse ou à l'ordre religieux dans lequel il a vécu. Le saint reçoit une place dans le calendrier liturgique de l'Église, date à laquelle il est commémoré et invoqué liturgiquement.
Tous les fidèles, étant appelés à la sainteté par leur baptême, peuvent être dignes de vénération posthume aux premiers temps de l'Église, tels les martyrs dès le puis les confesseurs de la foi.
Jusqu'au , il n’existe pas dans l'Église de procédure centralisée pour déclarer une personne sainte. Le plus souvent, c’est la vox populi qui déclare la sainteté ; l’évêque du lieu la confirme par des cérémonies solennelles : élévation de la personne considérée comme sainte (du latin la, il s'agit de l'exposition de son corps dans un sarcophage, une châsse ou de ses reliques dans un reliquaire, étape souvent précédée de l'invention des reliques), éventuellement translation de ses reliques, enfin déposition en faisant inhumer ses restes sous un autel, dans un tombeau dans une crypte ou à partir du , dans une châsse ou un reliquaire élevés dans le chœur de l'église.
En 798, le moine anglais Alcuin écrit à l’empereur Charlemagne qu’il faut se méfier de la vox populi lors de l'élection des princes pour éviter l’influence d’une émotion populaire éphémère ou la fabrique anarchique de saints, motif de supercheries. C'est dans cet esprit que le Saint-Siège s'efforce de supprimer la canonisation par acclamation et de réglementer la procédure pour ne pas confondre « réputation de sainteté » et enthousiasme populaire passager, permettant ainsi les conditions d’un jugement historique dépassionné.