La scriptio continua (expression latine pour « écriture continue »), également nommée scriptura continua, est un type d'écriture ininterrompue utilisé couramment dans la civilisation étrusque comme dans l'Antiquité gréco-romaine.
La scriptio continua se caractérise par son absence de ponctuation, d'espaces et de séparation entre les mots ou les phrases. Elle ne comporte pas non plus de point médian ni de signes diacritiques et les lettres sont toutes de même format, à l'inverse du système bicaméral. C'est au lecteur de rétablir les coupures lorsqu'il prononce les phrases.
Un grand nombre de manuscrits anciens, dont le Codex Sinaiticus, sont en scriptio continua.
La scriptio continua étant peu déchiffrable d'une manière immédiate, elle nécessite la lecture à voix haute pour être intelligible. La parole devient alors une aide à la compréhension. Alberto Manguel relève que Cicéron et Augustin d'Hippone devaient répéter leurs textes avant de les lire à haute voix.
En Occident, ce système est resté en usage jusqu'aux , notamment dans les textes en gotique. L'étude des manuscrits irlandais et anglo-saxons permet de situer les premières segmentations aux . C'est à cette époque que les moines copistes irlandais abandonnent l'écriture continue en adoptant les critères morphologiques qu'ils avaient trouvés dans les analyses des grammairiens (ponctuation, espaces) et des mises en page spécifiques (ornementation des initiales, lettres historiées, enluminures).
Fichier:Sirach-intro(Codex Sinaticus).JPG|Le ''[[Codex Sinaiticus]]'', en grec, ''scriptio continua'' ([[Siracide]], 1).
Fichier:Greek manuscript uncial 4th century.png|Le ''Codex Sinaiticus'', en grec, ''scriptio continua'' ([[Livre d'Esther|Esther]], 1:20).
Fichier:Codex Cyprius Luke 20,9.JPG|Le ''[[Codex Cyprius]]'', en grec, ''scriptio continua'' ([[évangile selon Luc|Luc]], 20:9)
Fichier:Vergilius Augusteus, Georgica 141.jpg|[[Virgile]], ''[[Géorgiques]]'' (''[[Vergilius Augusteus]]''), 141ff, [[capitale romaine]] et ''scriptio continua''
Fichier:2014 Prowincja Sjunik, Klasztor Tatew (53).