vignette|Agostino Brunias - Gens de couleur, Femmes, libres
Les Gens de couleur libres, dans les colonies françaises des Amériques, sous l'Empire colonial français, étaient des gens de couleur Noirs et métis non esclaves.
vignette|Femmes de couleur libres avec leurs enfants et leurs serviteurs.
Les « gens de couleur » (ainsi que les « sang-mêlés » ou ) sont des individus nés européens, africains et amérindiens. Ces catégories de la population étaient enregistrées et dénommées scrupuleusement dans les colonies françaises, et plus généralement dans les Antilles.
La notion de « gens de couleur », qui s'est répandue surtout au , a suscité des débats aux premiers temps de la Révolution française. Pour l’abbé Grégoire, « Les dénominations gens de couleur, sang-mêlés, sont insignifiantes, puisqu’elles peuvent également s’appliquer aux Blancs libres, aux Nègres esclaves, etc. ; mais dans nos isles, l’usage a restreint l’acception de ces mots à la classe intermédiaire, dont les individus Blancs et Noirs sont les souches ».
Aux Antilles, la systématisation et la radicalisation de l’emploi des nuances de métissage dans les registres paroissiaux arrivent après la guerre de Sept Ans (1756-1763). Les termes suivants étaient utilisés dans les registres paroissiaux puis dans les actes d'état-civil en fonction des différents degrés de métissage:
L'expression « libres de couleur » désigne une des classes juridiques instituées dans les colonies françaises avant l'abolition de l'esclavage. Elle apparaît dans les ordonnances locales et royales promulguées dans les années 1720 à Saint-Domingue pour marquer la distinction avec les « nègres affranchis ». Cet usage se démarque alors des articles du Code noir de 1685 qui ne faisait pas de différence entre l’ensemble des gens libres.
Cette discrimination se traduisit, à partir de 1724, par une politique de ségrégation sociale : bien que libres, les gens de couleur libres ne pouvaient pas accéder aux postes à responsabilité (fonctions judiciaires, exercice de la médecine, commandement militaire) ni obtenir des privilèges ou des offices royaux, en vertu du « préjugé de couleur ».