Le terme soviet (en russe сове́т « conseil ») désigna tout d'abord un conseil d'ouvriers, de paysans et de soldats acquis aux idées communistes dans l'Empire russe, prenant le pouvoir dans une organisation locale (une usine, une ville, une province...) à partir de 1905. L'origine de cette pratique remonte au vétché, un terme qui est synonyme de soviet dans l'ancienne Russie, et qui « correspondait à une sorte de diète, organe principal de la puissance politique de la cité ».
En l'absence de syndicats, l'idée d'une organisation représentative des ouvriers puis des paysans fait son chemin sous forme des soviets. Ils sont jugés par Lénine que les bolcheviks en juillet 1917. Ils apparaissent d'abord en province dans le rôle de comités de grève éphémères (ce mot russe signifiant conseil est adopté pour la première fois en 1905 par les ouvriers d'une usine textile d'Ivanovo pour désigner leur comité de grève) puis ils prennent une coloration plus politique avec la fondation du Soviet de Saint-Pétersbourg le et de Moscou le . Dans son ouvrage, Voline affirme que l'idée de soviet est antérieure. Selon lui, elle émergea spontanément et fut adoptée par des ouvriers lors de réunions tenues dès le lendemain du Dimanche rouge, en , à Saint-Pétersbourg.
Tout en se méfiant des intellectuels suspects de vouloir imposer leur hégémonie, les ouvriers ressentent le besoin d'être conseillés par des révolutionnaires expérimentés qui n'ont alors qu'un rôle consultatif à côté des délégués ouvriers. D'abord réservés, les bolcheviks envoient des représentants mais les postes dirigeants reviennent aux mencheviks.
Après la révolution de Février 1917, un soviet se reforme, mais les soviets n'exercent finalement jamais réellement le pouvoir : de février à octobre 1917, le pouvoir est détenu par un Gouvernement provisoire dirigé d'abord par le prince Lvov puis dès juillet par Alexandre Kerenski. Le Soviet de Petrograd, domicilié dans le palais de Tauride comme le Gouvernement provisoire, est bientôt en situation de rivalité avec celui-ci pour l'exercice du pouvoir.