Le latin ecclésiastique (parfois appelé latin d'Église) est la forme du latin qui est utilisée dans les documents de l'Église catholique romaine et dans sa liturgie. La prononciation du latin utilisée dans le chant grégorien et dans la liturgie romaine n'est pas tout à fait celle du latin classique. Elle n'a été fixée que sous Charlemagne, avec l'ars bene loquendi (la partie du Trivium Quadrivium qui formalise la grammaire et la prononciation du latin, en particulier la place de l'accent). Comme ont montré les recherches modernes, effectuées essentiellement à l'abbaye de Solesmes, dès la seconde moitié du , l'accent du texte latin est à la racine du rythme grégorien. Pour la bonne exécution du chant grégorien, c'est donc l'accent qui est prioritaire. La prononciation ecclésiastique est relativement secondaire, et une phonétique classique ne changerait pas la nature de la mélodie. Les sept premiers conciles œcuméniques ont formulé leurs définitions dogmatiques en grec et, même à Rome, le grec a été la langue primitive de la liturgie, et celle dans laquelle les premiers papes écrivaient. En fait, à Rome, à la fin de la République et au début de l'Empire, l'élite comprenait couramment le grec, bien que les affaires d'État fussent conduites en latin. Les livres qui devinrent le Nouveau Testament furent initialement rédigés en grec, et ne furent traduits en latin que par la suite. L'utilisation du latin comme langue officielle par le Saint-Siège est un héritage historique et, en théorie, une autre langue pourrait être choisie. Toutefois, un tel changement apparaît peu probable. En tant que langue sortie de l'usage courant (une langue « morte » en pratique, même si certains contestent cette idée), le latin présente l'avantage que le sens des mots ne risque pas de changer radicalement d'un siècle à l'autre. Cela permet de garantir une précision suffisante au discours théologique, préservant les définitions orthodoxes. De ce fait, les derniers papes ont réaffirmé l'importance du latin pour l'Église, en particulier pour ceux qui entreprennent des études ecclésiastiques.
Thibault Lucien Christian Asselborn
Pierre Dillenbourg, Thibault Lucien Christian Asselborn, Wafa Monia Benkaouar Johal
Pierre Dillenbourg, Thibault Lucien Christian Asselborn, Wafa Monia Benkaouar Johal