Mani (en persan : مانی), aussi appelé Manès, né probablement le ( de l'ère séleucide) à Mardinu, près de Ctésiphon, et mort selon les sources le ou le à Gundishapur, est un théologien connu pour être le fondateur du manichéisme.
Parmi les étymologies possibles de son nom figure le sanskrit mai : pierre, perle précieuse, joyau, que l'on retrouve dans le mantra Om mani padme hum.
vignette|317px|La Naissance de Mani, peinture chinoise de la dynastie Yuan, .
Il est judéo-chrétien par son père et zoroastrien par sa mère iranienne, né infirme de la jambe droite (dans un passage de son Kitab-al-Fihrist, l'historien arabe Ibn al-Nadim parle de difformité des deux jambes). Son père Pātik (du persan Pattūg, en grec Παττικιος, en arabe Futtuq), né à Ecbatane, est un noble qui se convertit très tôt au courant des elkasaïtes. Sa mère (plusieurs noms lui sont attribués, dont Mariam) appartiendrait à une famille princière issue de Kamsarakan et apparentée à celle des Arsacides, les souverains parthes alors régnants. D'après les textes manichéens, son père aurait reçu l'injonction par un ange trois jours de suite dans le temple de Ctésiphon, au moment où sa femme était enceinte de Mani, de s'abstenir de vin, de viande et de tout rapport sexuel. Après ces visions, il aurait abjuré son paganisme et rejoint la secte des « baptistaï » identiques non pas aux mandéens, mais aux elkasaïtes. Ayant quitté sa femme pour rejoindre sa communauté dans le Characène, Pātik vient rechercher son fils alors âgé de 4 ans pour l'emmener dans sa communauté ascétique.
Mani aurait deux révélations placées respectivement le et le , correspondant aux âges symboliques de 12 et 24 ans. Dès sa première vision, Mani affirme être en contact avec son jumeau, le Syzygos, en parthe yamag rōšan, ou "jumeau de lumière", qui lui révèle les secrets de l'univers, à la suite de quoi il doit quitter la secte hostile des elkasaïtes pour enseigner la parole du Christ.