vignette|Représentation de la mosquée de Médine, céramique siliceuse, , Ottoman, musée du Louvre.
Le texte connu sous le nom de constitution de Médine, appelée également charte de Médine, est tiré du livre d'Ibn Ishaq, dans lequel il figure sous le titre : « Le pacte entre les Émigrés et les Ansars et la réconciliation avec les juifs ». Cette charte définit les droits et les devoirs des musulmans, des juifs (ou selon Tilman Nagel, seulement des Arabes convertis au judaïsme) et des autres communautés arabes tribales de Médine, dans la perspective de la guerre qui devait les opposer aux Qoraïchites.
Selon plusieurs sources, souvent des auteurs confessionnels, la charte de Médine serait la première constitution écrite dans l'histoire du constitutionnalisme. La première attribution du titre de « première constitution » à la charte de Médine apparaît dans le texte du théologien musulman Muhammad Hamidullah. Selon R. B. Serjeant, celui-ci ne s'est pas appuyé dans son étude sur l'appareil critique déjà établi pour ce texte. Selon l'historien R. B. Serjeant, la dite constitution de Médine s'inscrit dans la tradition préislamique des pactes écrits entre tribus et est une compilation de plusieurs documents différents.
M. Lecker fait remarquer que le terme « constitution » n'est pas adapté puisque ce document s'inscrit dans le système des règles tribales. D'autant plus que le texte de ce pacte ne correspond ni dans la forme ni dans le fond à la définition de la constitution. D'ailleurs ni Ibn Ishaq, ni A. Guillaume auxquels fait référence R. B. Serjeant, n'utilisent le terme « constitution ». De plus, une constitution démocratique écrite existait déjà à Athènes au , donc plus d'un millénaire avant la Charte de Médine.
La complexité historique de ce texte rend sa définition complexe. L'historien conservateur Bernard Lewis considère qu'on ne doit pas considérer la « charte de Médine » comme un traité mais comme une proclamation unilatérale de Mahomet. À la charnière des , l'historien orientaliste Julius Wellhausen parlait de , de statuts municipaux.