En typographie, une police d’écriture, ou police de caractères, est un ensemble de glyphes, c’est-à-dire de représentations visuelles de caractères d’une même famille, qui regroupe tous les corps et graisses d’une même famille, dont le style est coordonné, afin de former un alphabet, ou la représentation de l’ensemble des caractères d’un langage, complet et cohérent.
Selon le TLFI ou le dictionnaire Le Robert, le terme de « police » est apparenté au second sens de ce terme en français, celui de document écrit prouvant un fait (police de chargement, police d'assurance) et pourrait provenir du grec apodeixis, « preuve ». Selon L'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1765), ce terme proviendrait du sens « état tarifaire » ou « contrat normatif » et désignerait le document fixant le nombre et la forme des lettres d'une fonte. Son étymologie serait peut-être latine, du terme pollicitatio, « promesse ».
À l’origine, conformément au sens premier du mot « police », ce terme désigne la liste des caractères disponibles à la vente à l’époque du plomb. On décrivait ainsi le nombre de caractères par signe, par exemple 500 e, 400 s La « police » établie, par le fondeur et marchand des caractères, spécifiait en particulier le poids pour un nombre donné de types identiques et le prix. Les caractères étaient très souvent vendus au poids et, plus rarement, par casses complètes comme cela s’est fait plus tard. Chaque imprimeur composait lui-même le contenu de ses casses en fonction de ses besoins et de ses habitudes. La police était donc un document papier, un catalogue indispensable :
Le terme ne figure pas dans les glossaires du langage de l’atelier typographique du , étant réservé aux rapports entre le « patron » et les fondeurs extérieurs. L’atelier disposait d’un nombre très limité de « polices » au sens actuel, et les fontes se limitaient au romain et à l’italique, plus rarement un gras, dans des gammes de corps assez réduites.