thumb|La vie des dix orateurs attiques, ici Démosthène à l'ouvrage, fut décrite par un inconnu désigné sous l'anonyme de « pseudo-Plutarque », dans la vie des dix orateurs
On appelle orateurs attiques les grands orateurs (en grec ancien / rhêtôr en grec ancien) ou logographes, du dont le style de discours (atticisme) a été traditionnellement opposé sur le fond et sur la forme au style d'Asie mineure, dit asianisme.
Leur liste varie suivant les auteurs, mais on retient généralement dix noms, donnés par le pseudo-Plutarque et dont l'origine remonterait à Caecilius de Calé Acté et Denys d'Halicarnasse.
Antiphon, le premier dont les discours aient été publiés ;
Lysias, spécialiste des plaidoyers civils ;
Andocide, amateur si l'on peut dire, car les discours que l'on a de lui touchent sa propre vie ;
Isocrate, le rhéteur philosophe ;
Isée, spécialiste des affaires d'héritage ;
Dinarque, logographe pro-macédonien ;
Démosthène, qui met son éloquence au service de ses convictions politiques ;
Eschine, adversaire de Démosthène ;
Hypéride, adversaire de Philippe comme Démosthène ;
Lycurgue, adversaire de Philippe.
On peut distinguer trois grands genres d'éloquence :
l'éloquence judiciaire dans laquelle excellèrent Isée et surtout Lysias ;
l'éloquence épidictique ou d'apparat, qui recouvre les genres du panégyrique et de l'oraison funèbre, dont le grand représentant est Isocrate ;
l'éloquence politique, principal genre d'éloquence au , dont les maîtres absolus sont Eschine, Hypéride, Lycurgue et, bien sûr, Démosthène.
L'éloquence antique disparaît à la fin de la période classique, dont elle était un pur produit, lorsque Philippe II de Macédoine défait les Grecs à la bataille de Chéronée en 338. C'est dans le contexte de la menace macédonienne que Démosthène avait rédigé ses derniers discours, les Philippiques.
Orationes Attici [Orateurs attiques], éd. grecque et trad. latine par Johann Georg Baiter, Ernst Anton Julius Ahrens et Karl Müller, Paris, 1846-1854, 2 vol. (Scriptorum Graecorum bibliotheca, 27 et 43) (en ligne).