La prière du cœur, également appelée prière de Jésus ou encore la prière d'une pensée unique, est une dévotion chrétienne d'invocation simple et courte du nom de Jésus afin qu'elle puisse être répétée en permanence, sans distraction de l'esprit. La forme et les mots exacts de cette prière peuvent varier mais doivent, idéalement, s’accorder au rythme de la respiration.
Cette prière a une importance particulière dans les Églises orientales chrétiennes, notamment celles qui sont regroupées dans l'orthodoxie. Elle y a été largement utilisée, enseignée et commentée tout au long de l'histoire. En sa simplicité, elle forme la clef de voûte de la pratique spirituelle et mystique de l'Église orthodoxe, dont la finalité est l'union à Dieu ou, selon la terminologie palamite, la participation de l'homme à la divinité.
Si les mots de cette prière peuvent varier, une forme simple en constitue le plus souvent l'armature :
en grec Kyrie Eleison
selon une ancienne traduction qui demeure la plus connue en France : « Seigneur, aie pitié »
ou comme préfère désormais traduire l'Église orthodoxe : « Seigneur, fais-nous miséricorde. »
Une forme élargie porte le nom habituel de Prière de Jésus :
« Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, fais-moi miséricorde. »
Une variante :
« Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur. »
Cette prière est la forme la plus usitée sur le mont Athos (haut lieu du monachisme orthodoxe) et dans la pratique de vie spirituelle connue sous le nom d'hésychasme.
Sa préférence vient de plusieurs points :
elle est trinitaire : Jésus y est dit Fils de Dieu et comme étant le Christ, c'est-à-dire oint de l'Esprit saint.
elle permet de concentrer son esprit sur le Nom de Jésus, au son duquel saint Paul dit que tout genou fléchit au Ciel et sur la Terre.
elle est la prière du publicain, donnée en exemple par Jésus-Christ dans la parabole du pharisien et du publicain. Dans cette parabole, le Christ montre en effet la bonne façon de prier.