La langue littéraire est, du point de vue sociolinguistique, l’une des variétés de la langue. La notion de langue littéraire a connu et connaît nombre d’interprétations linguistiques et extra-linguistiques, en fonction des idées dominantes dans telle ou telle époque historique, des idées de divers lettrés et divers linguistes. Les différences concernent aussi bien sa définition, que sa délimitation des autres variétés de la langue, ainsi que le rôle qu’on lui attribue dans la littérature, la culture, l’enseignement et la société. Le traitement de la notion de langue littéraire ne saurait être séparé de celui des notions de langue commune et de langue standard. Leur rapport a été considéré de diverses façons au cours du temps. Ce qu’on a standardisé en premier dans le domaine de la langue a été celle de la littérature, que l’on a imposée en tant que standard pour la langue en général, mais peu à peu, le standard a été fondé de plus en plus sur la langue commune, et au , la langue littéraire est considérée tout au plus comme la langue de la littérature artistique, sa notion étant délimitée de celle de langue standard. Dans le sens originaire du terme, la langue littéraire est celle de la littérature artistique, y compris celle des écrits religieux. Avant qu’on puisse parler de langue unitaire d’une nation, il s’est formé des variétés littéraires d’idiomes considérés comme des dialectes après la formation de la langue nationale dont ils font partie. Ainsi, dans le cas du français, après qu’il eut existé des littératures en plusieurs idiomes oïl, telles la picarde ou la wallonne, celle qui resta vivace fut la littérature de l’idiome qui allait devenir le français et qui allait intégrer des éléments des autres idiomes parlés en France. La formation d’une langue littéraire unique sur la base d’un dialecte littéraire avec l’apport des autres est propre à d’autres langues aussi. La base de la langue littéraire italienne est l’idiome littéraire de Toscane, utilisé entre autres par Dante Alighieri.