Chữ Nho (chữ nho 𡨸儒, « écriture érudite ») est le terme vietnamien pour le chinois classique qui était utilisé au Viêt Nam. C'était un des systèmes d'écriture officiels de l'ancien Viêt Nam. Il s'appelle aussi Chữ Hán (chữ Hán (𡨸漢) : « écriture des Hans ») et on nomme Hán tự (漢字) un caractère de cette écriture. Son écriture utilise des caractères chinois han et, contrairement au Chữ nôm qui utilise un ensemble de nouveaux caractères, ne peut pas être distingué du chinois classique qui était utilisé en Chine, en Corée et au Japon. La prononciation originale des caractères était celle de l'ancien chinois. Aujourd'hui, plus personne ne connaît cette prononciation et les textes écrits en chinois classique sont lus avec la prononciation du lecteur, à savoir en chinois, coréen, japonais ou — dans le cas du chữ nho — en vietnamien. Avant que l'écriture chinoise ne soit introduite au Viêt Nam, les Vietnamiens n'avaient pas d'écriture, seulement la langue orale. L'écriture chinoise arriva au Viêt Nam vers le , après que l’armée chinoise eut envahi le pays. Durant le millénaire suivant — du jusqu'en l'an 938, le Viêt Nam fut dominé par la Chine et le vietnamien fut, en conséquence, beaucoup influencé par le chinois. Dans cette période de sinisation de la politique, le chinois devint la langue de l'enseignement et les Vietnamiens l'utilisaient ensemble avec leur langue maternelle. Beaucoup de mots chinois ont ainsi été « vietnamisés » (từ Hán-Việt : « mot sino-vietnamien ») et se sont retrouvés dans le lexique vietnamien. En 938, le Viêt Nam obtint son indépendance, mais l'influence chinoise perdura. Le chinois resta la langue officielle, mais il n'évolua pas de la même manière que le chinois de Chine, ce qui donna naissance à la prononciation sino-vietnamienne. Entre-temps, le besoin d'écrire le vietnamien avec une écriture propre se fit sentir. Or, cette langue faisant partie de la famille des langues austroasiatiques, elle diffère considérablement des langues chinoises qui font partie de la famille des langues sino-tibétaines.