Un pastiche (de l'italien pasticcio, « pâté ») est une imitation du style d'un auteur ou artiste, mais qui ne vise pas le plagiat. Le pastiche est à différencier de la parodie ou de la caricature, bien que le mot « pastiche » puisse être employé comme un synonyme de « parodie ».
Le pastiche remplit plusieurs fonctions : mémoire, dérision, hommage (plus ou moins respectueux), voire un pur exercice de style.
Les pastiches se différencient des supercheries, des canulars et des faux montés à des fins vénales ou prosélytes (politiques ou religieux), avec par exemple certains apocryphes ou de fausses œuvres posthumes imitant totalement les productions habituelles d'un créateur disparu (il peut s'agir d'un livre, d'un tableau ou d'un objet d'art).
Ulrich von Hutten (« Lettres d'hommes obscurs », 1515), puis à sa suite Lorenzo Valla (De Insigniis et Armis, 1533) ont, par leurs pastiches, tourné en dérision les faiblesses du latin de leurs contemporains lettrés, clercs et universitaires. Dans la littérature française, Rabelais est l’un des premiers à pasticher, dans Le Tiers Livre, les œuvres et les auteurs de son temps.
Paul Reboux et Charles Muller se lancent au début du dans une série de pastiches signés Sosie, qui imite notamment Maupassant, le Notre Dame de Paris de Victor Hugo (Colos le Nain), les Histoires comme çà de Rudyard Kipling, et la traduction des Contes des Mille et Une Nuits de Mardrus.
Michel Antoine Burnier et Patrick Rambaud ont pastiché un grand nombre de célébrités littéraires de la fin du , comme Emanuelle Arsan, Maurice Clavel et Samuel Beckett.
Marcel Proust s'illustre dans ce registre par son long pastiche du Journal des Goncourt dans Le Temps retrouvé et par son recueil Pastiches et mélanges.
Les Oulipiens comme Raymond Queneau et ses Exercices de style, ou Hervé Le Tellier et son Joconde jusqu'à cent, travaillent explicitement autour du pastiche.
On peut également citer La Fontaine qui, dans sa fable Le Lion et le Chasseur, pastiche la fable d'Ésope Le Pâtre et le Lion.