vignette|redresse=1.2|Chevaux de la grotte Chauvet, Aurignacien, 31 000 ans AP
Les religions de la Préhistoire sont particulièrement difficiles à reconstituer puisqu'aucun document ne les décrit : la Préhistoire est en effet définie comme la longue période qui précède l'invention de l'écriture. Elles ne sont donc accessibles qu'à travers des vestiges matériels, objets manufacturés ou œuvres d'art.
Cette limite est résumée ainsi par le préhistorien français André Leroi-Gourhan : « À partir du point où l'homme ne peut plus parler, parce qu'il est absent ou mort, où les archives font défaut, deux témoignages subsistent : celui de l'Art et celui des Techniques ».
Un autre témoignage est fourni par la linguistique reconstructive et comparatiste. C'est notamment le cas pour les données indo-européennes que l'on peut diviser en quatre périodes : 1) la période ancienne, paléo- et mésolithique, dominée par les "dieux de l'univers" (Soleil féminin, Lune masculine, Eaux vives, Aurores) ; 2) la période néolithique, dont la religion inclut des faits sociaux et des patrons des métiers ; 3) La période de la société héroïque, créatrice d'épopées ; 4) Les religions civiques de l'Antiquité.
L'étude du vocabulaire permet l'enquête sur les notions. L'étude de la poésie traditionnelle (transmise oralement) est une porte ouverte sur les conceptions, qu'il est indispensable de périodiser. Les travaux d'E. Benveniste, de G. Dumézil, d'E. Polomé, d'E. Campanile sont un bon exemple de ce qu'apporte cette discipline. Une telle reconstruction, qui fonctionne aussi sur le domaine ouralien, permet de remonter au moins jusqu'à la fin du Paléolithique. Les mythes les plus anciens (Soleil, Lune) et les contes étudiées par V. Propp appartiennent à la couche la plus ancienne. Ils sont à verser à notre connaissance des religions préhistoriques.
Au Paléolithique inférieur, les indices de préoccupations spirituelles sont extrêmement ténus et sujets à discussion. Pour certains auteurs, la forme symétrique que présentent la plupart des bifaces acheuléens traduirait une première manifestation de recherche esthétique.