En sociologie des sciences, la loi de Stigler stipule que :
Elle a été introduite en 1980 par le statisticien Stephen Stigler sous le nom de « loi d'éponymie de Stigler ».
Stigler étudie la désignation d'un concept, d'un théorème, d'une découverte, par le nom d'une personne en tant que partie du système de rétribution de l'effort des scientifiques. Cet hommage participe à l'économie du champ scientifique. En donnant son propre nom à cette « loi », Stigler la confirme dès les premières lignes, en affirmant que ce concept est au moins implicite dans les travaux du sociologue américain Robert K. Merton, auquel est dédié le recueil dans lequel l'article est d'abord publié.
Il ajoute, à propos des noms propres donnés aux découvertes scientifiques, qu'ils . L'éponymie contribue non seulement au souvenir de la personne, mais encore au statut de la théorie ou du phénomène qu'elle désigne, qui se trouve ainsi dans une sélection considérablement restreinte de l'ensemble des travaux scientifiques.
La publication de l'article a suscité une avalanche d'exemples, mais peu de réactions au fond.
En mathématiques
Cette loi s'applique plusieurs fois en mathématiques, avec plus ou moins de netteté. Par exemple le triangle de Pascal a une lointaine origine, la règle de L'Hôpital est due à Jean Bernoulli, la formule du binôme de Newton pour les entiers a une histoire ancienne, le théorème de Rolle sous sa forme actuelle date du , postérieur à Rolle, la loi de Benford est observée la première fois par Simon Newcomb, etc., tandis que le déterminant de Vandermonde n'apparaît nulle part dans l'œuvre de Vandermonde, pionnier de la théorie des déterminants. En statistique, la correction de Bonferroni est due aux travaux de la mathématicienne Olive Jean Dunn.
L'arbre de Galton-Watson, un objet mathématique aléatoire utilisé dans la théorie des probabilités, est dû à Irénée-Jules Bienaymé, qui, quant à lui, partage à tort, et seulement en France, la paternité de l'inégalité de Bienaymé-Tchebychev.