vignette|"Manuscrit byzantin du XIIe siècle, le serment était écrit sous la forme d'une croix, le reliant visuellement aux idées chrétiennes".
La Déclaration de Genève est un serment médical adopté par l'assemblée générale de l'Association médicale mondiale à Genève en septembre 1948. Elle a fait l'objet de 7 révisions, la dernière étant celle d'octobre 2020. Cette déclaration qui s'attache spécifiquement à définir les objectifs humanitaires de la médecine prend une importance particulière dans le contexte de l'après Seconde Guerre mondiale, en lien avec certains crimes commis dans lesquels des médecins étaient impliqués. La Déclaration de Genève est conçue comme une adaptation du serment d'Hippocrate aux enjeux contemporains.
Dans le contexte de l'après Seconde Guerre mondiale et immédiatement après la création en 1947 de l'Association médicale mondiale, celle-ci s'est préoccupée de questions d'éthique médicale, en prenant la responsabilité d'établir des directives éthiques pour les médecins. Le procès des médecins à Nuremberg, qui a donné lieu au code de Nuremberg et les révélations sur les exactions de l'armée impériale japonaise à l'unité 731 en Chine, durant la guerre, ont mis en évidence la nécessité d'une réforme et de réaffirmer des lignes directrices concernant à la fois les droits de l'homme et les droits des patients
Dès 1946, un comité d'étude est constitué, dans la perspective de préparer une charte médicale, qui pourrait prendre la forme d'un serment ou d'un engagement pris par le futur médecin au moment de la remise de son diplôme de médecine. Durant deux années, les serments élaborés par les associations membres ont été étudiés, afin d'élaborer une version modernisée du serment d'Hippocrate. Des propositions sont soumises lors de la deuxième assemblée générale de l'AMM, à Genève, en 1948 et le nouveau serment médical est adopté sous l'intitulé de « Déclaration de Genève ». Ce document est adopté par l'AMM trois mois avant la Déclaration universelle des droits de l'homme (1948).