Shuddhadvaita, IAST: Śuddhādvaita est l'une des écoles du Vedānta qui appartient à la tradition philosophique indienne connue sous le terme sanskrit āstika. Celle-ci a été établie par le philosophe Vallabha Ācārya vers le de notre ère. Dans ce système métaphysique, la combinaison de la Mâyâ (puissance d'illusion temporelle) avec le Brahman (âme universelle) est supprimée ; la Cause de ce monde n'est pas le Brahman voilé par la Mâyâ. Mais c'est le Brahman pur et seulement le Brahman pur qui est l'Effet et la Cause de ce Monde (la Création est le Jeu de Dieu). Cette école philosophique pense le Tout comme étant une substance unique ; ce monisme absolu, ou non-dualisme pur de Vallabha, voit l'égalité dans l'essence du Soi individuel, l'âme/âtman dans le cycle des transmigrations, avec le Soi suprême, Dieu. Il n'y a aucune différence réelle entre les deux (de même qu'il n'y a pas de différences fondamentales entre les étincelles et le feu). Cependant, contrairement à l'Advaita Vedanta d'Adi Shankara, Vallabha comprend Dieu comme le Tout et l'individu comme la partie (alors qu'Adi Shankara voit le Brahman comme l'Espace et l'âtman comme différents Lieux habités par le même Espace). L'âme individuelle (âtman) n'est pas l'Être de la Conscience suprême en félicité (Sat-cit-ananda, IAST: Saccidānanda) assombrie par la force de nescience/ignorance (avidya), mais est le Brahman, avec un attribut (infini) rendu imperceptible. L'âme est autant personne d'action qu'un jouisseur. Atomique dans sa taille, mais se répandant dans le corps et l'esprit entiers par son essence ineffable (comme le santal fait sentir sa présence par son parfum, même si on ne peut pas voir le santal). Contrairement à l'Advaita Vedanta, le monde de la Mâyâ n'est pas considéré comme irréel, puisque la Mâyâ n'est rien d'autre qu'une puissance d' Ishvara (Être/Seigneur suprême). Il est non seulement le Créateur de l'Univers, mais est l'Univers lui-même. Vallabha cite le Brihadaranyaka Upanishad, selon quoi le Brahman a désiré devenir beaucoup et il est devenu la multitude d'âmes individuelles et le Monde.