Une antonomase (du grec ancien : « appeler d'un nom différent », de anti- « à la place de », et « nommer », de onoma « nom ») est une figure de style, soit un trope, dans lequel un nom propre ou bien une périphrase énonçant sa qualité essentielle, est utilisé comme nom commun, ou inversement, quand un nom commun est employé pour signifier un nom propre. Certaines antonomases courantes finissent par se lexicaliser et figurent dans les dictionnaires usuels (comme poubelle et silhouette, voir plus bas). En rhétorique, l’antonomase du nom propre consiste à employer un nom propre pour signifier un nom commun. Selon le cas, ce type d'antonomase peut s'analyser comme une métaphore ou comme une métonymie. On peut relier l'antonomase du nom propre à la synecdoque dans la mesure où l'individu portant le nom propre fait partie de l'ensemble évoqué (Don Juan, par exemple, fait partie des séducteurs). Mais, en d'autres cas, le procédé relève plutôt de la métaphore comme dans : « l'Einstein de la Bourse de Paris ». Elle suppose une connaissance partagée des qualités essentielles des personnages ainsi évoqués. Contrairement à l’antonomase du nom commun qui tend à tomber en désuétude, l'antonomase du nom propre est relativement courante. La plupart du temps, le nom propre utilisé est celui d'une personne (que celle-ci soit réelle ou imaginaire), comme pour watt, Diesel, ampère : ces noms communs étaient tous des noms propres à l'origine (noms de savants, d'inventeurs, etc.). Il s'agit donc d'une antonomase par métonymie. Il existe également des antonomases issues de prénoms fréquents : un « jules » (un homme, un mari), une « nana » [de Anna] (une femme ou une fille, une copine), un « jean-foutre », une « marie-salope », les deux derniers étant formés à partir des prénoms courants Jean et Marie. Les antonomases désignant un « Don Juan » (un séducteur), un « Tartuffe » (un hypocrite), un « Harpagon » (un avare), une « Pénélope » (une épouse fidèle), un « Apollon » (un bel homme), un « Brummell » (un élégant), un « Staline » (un dictateur sanguinaire), un « Michel-Ange » (un grand peintre), etc.