Les classes préparatoires littéraires constituent en France une des trois filières des classes préparatoires aux grandes écoles — les deux autres étant la filière scientifique et la filière économique et commerciale.
Par une formation célèbre pour son exigence, elles préparent en deux ans aux très sélectifs concours littéraires d'admission des Écoles normales supérieures, au concours de l'École nationale des chartes, mais aussi aux concours des écoles supérieures de commerce et de gestion ou encore aux concours de certains Instituts d'études politiques ou du CELSA. En France, de nombreux écrivains, intellectuels, philosophes et personnalités politiques du ont suivi cette formation.
En argot scolaire, khâgne est le surnom qui fut donné au en raillerie à ces classes préparatoires, par les élèves préparant les écoles militaires. Le terme désigne plus précisément la seconde année qui était autrefois la seule qui existait (officiellement « première supérieure »). La première année (officiellement « lettres supérieures »), qui s'est intercalée entre la terminale et la première supérieure, fut baptisée hypokhâgne (du grec hypo, « en dessous »).
De 1830 jusque vers 1890, les bacheliers préparent le concours de l'École normale supérieure en retournant en classe de rhétorique (actuelle classe de première) avec les élèves non bacheliers, et les professeurs leur donnent des exercices plus difficiles qu'aux autres. C'est Numa Denis Fustel de Coulanges, directeur de l'École normale supérieure de 1880 à 1883, qui appelle à la création de classes autonomes. Il faut attendre plusieurs décennies pour cela dans certains lycées. Mais, dès le début des années 1890, le lycée Louis-le-Grand crée une classe spéciale de rhétorique supérieure (la Cagne Grand), puis une classe de « rhétorique-vétérans » ou hypocagne. En 1897, le lycée Henri-IV dispose aussi depuis plusieurs années d'une classe de rhétorique supérieure en deux sections qui permet de passer le concours au bout d'un an ou deux.