Tellus, Tellus mater ou Terra mater est une déesse de la mythologie romaine, équivalent à la Gaïa de la mythologie grecque.
La force des préoccupations agricoles dans la religion primitive des Romains suffit à expliquer la place importante qui y est faite à la divinité de la Terre. Tellus est plus fréquent que Terra dans les inscriptions. Les spéculations théogoniques étant étrangères aux Romains, il ne faut pas s'attendre à trouver Tellus opposée à quelque principe cosmique comme chez la Gaïa des Grecs : on l'associe simplement à Jupiter, le Père par excellence, et elle-même va devenir la Mère. L'association de Cérès et de Tellus remonte très haut dans l'antiquité romaine. Cicéron attribue aux deux divinités des fonctions distinctes : à Cérès la croissance, à Tellus le sol. Peu à peu, Tellus perd de son crédit religieux et finit par être éliminée au profit de Cérès, sans cesser d'ailleurs complètement d'être honorée avec elle. Le Flamen Cerialis fait des sacrifices à toutes les deux et même il invoque Tellus sous douze noms différents qui exprimaient les phases diverses de son action agricole.
Ovide dans les Fastes, en décrivant les Feriae sementinae, associe Tellus avec Cérès, l'une fournissant à la semence le sol où elle lève, l'autre le principe qui la féconde. À la même époque, Tibulle ne nomme que Cérès et passe Tellus sous silence. Dans le culte, Tellus, qui a eu principalement son rôle dans l'union maritale et la procréation des enfants chez les Romains. Dans la cérémonie des Fordicidia, une vache pleine lui est immolée pour la prospérité des semailles en avril. La divinité de Tellus, qui, ayant fait sortir du sol toutes les générations, les reprend ensuite pour dissoudre leurs éléments et en tirer des existences nouvelles, se précise dans le vieux formulaire de la devotio : Tellus y représente le monde des morts en compagnie des Mânes.
Ce que nous savons de Tellus, dans la religion agricole des Romains, porte également tous les caractères de la piété purement latine.