L'histoire officielle est une notion ambivalente qui met en jeu les fondements mêmes de l'historiographie. L'histoire officielle, en tant que « mémoire collective », « amnésie collective » ou « mémoire nationale », est le récit historique sur lequel une nation « se forge son passé ». Elle est le résultat de l'influence de la société sur le récit historique au travers des valeurs qu'elle porte. Cette influence est exercée par des rites politiques et par l'enseignement de l'histoire. L'histoire officielle est parfois l'objet de remises en cause dans le contexte de l'« histoire critique », qui « revisite » certains faits dont la mémoire collective se serait éloignée. L'histoire est une discipline scientifique basée sur l'honnêteté et une rigueur méthodologique. A contrario, la mémoire collective est par essence sélective et affective. Elle évolue au cours du temps et est en définitive trompeuse. L'une et l'autre interagissent cependant car si les historiens ont pour mission d'interroger voire de questionner les « représentations spontanées » que l'opinion se fait de l'histoire, ils en sont également des acteurs. Selon Pierre Nora, deux vecteurs de l'influence qu'exerce une société sur l'histoire pour donner naissance à une « histoire officielle » sont les programmes d'enseignement (résultant des croyances et des valeurs des historiens ainsi que des courants idéologiques) et les rites politiques (commémorations, monuments, lieux de mémoire, etc.). L'histoire officielle contribue également à définir les valeurs communes sur lesquelles une société se fonde et à forger une identité nationale. Elle est aussi une représentation du sens qu'une société veut donner à son avenir. La critique de l'« histoire officielle » est partie intégrante de l'apologétique révisionniste. Ils avancent que le travail de description et d'analyse de la Shoah ou du génocide arménien ne serait que le résultat d'une doxa fallacieuse, d'une « histoire officielle », qui rapporterait mensongèrement des événements qui ne se seraient jamais produits.