Le For (du bas latin forum judicium) est un concept juridique désignant les coutumes, privilèges ou « libertés » d'un lieu particulier.
Il recouvre diverses acceptions dans toute la péninsule Ibérique et le sud de la France : Pays Basque, Béarn, Bigorre ainsi que dans certaines colonies portugaises. En Espagne, certains mouvements politiques, dont le plus notable est le carlisme, revendiquent la récupération des coutumes forales par les régions.
Linguistiquement, sont employés les termes fueros (espagnol, navarro-aragonais), furs (catalan), foral/aforamento (portugais), foruak (basque) et fòrs (gascon).
Au Portugal européen, les fors (foral, pluriel forais) ont été concédés par les rois entre le et le siècles à des populations qui leur demandaient de les protéger des seigneurs, ou bien pour peupler des zones stratégiques du royaume en y attirant des habitants libres ou des anciens serfs qui ne voulaient pas retomber en servage. Les villes dotées d'un for devenaient le siège d'un territoire municipal autonome, sous la seule protection militaire et juridique royale, et n’étaient pas incorporées non plus au patrimoine domanial royal. L'expression « Alliance Roi-Peuples » désigne cette politique suivie par les rois Bourgognes d'appui à leur bourgeoisie contre la noblesse seigneuriale.
Ces villes ainsi privilégiées sont devenues rapidement les plus importantes du royaume, et ceux de leurs habitants qui avaient droit de citoyenneté (cidadãos, citoyens), pouvaient seuls élire leur administration locale, avec plusieurs droits fiscaux et de magistrature en plus. Ces villes se défendaient de la présence des nobles à leur début, mais après le la règle est de voir ces citoyens se confondre de plus en plus avec une nouvelle noblesse moderne, mercantile, militaire et voyageuse, mélangée à l'ancienne noblesse seigneuriale.
Avec l'expansion mondiale de l'Empire portugais au , le nouveau régime économique de capitalisme seigneurial d'État, ou capitalisme monopoliste royal, la centralisation totale du pouvoir royal ou de l'État accomplie dès Jean II permirent à Manuel I de procéder à la réforme et à l'uniformisation de tous les fors au début du siècle.