Le seigneuriage est l'avantage financier direct qui découle, pour l'émetteur, de l'émission d'une monnaie. Dans le cas de la monnaie fiduciaire, émise seulement par les banques centrales, il est égal au montant émis, moins ses coûts de fabrication, de mise en circulation et d'entretien (remplacement des espèces usagées). S'ajoutent à ce revenu les intérêts de refinancement du système bancaire par l'institut d'émission. Dans le cas de la monnaie scripturale, ce sont les banques de second rang (banques commerciales) qui, ayant seules le privilège d'émettre cette monnaie sous forme de crédits, bénéficient de l'avantage financier du seigneuriage. Il est égal à la différence entre le coût de la gestion des comptes chèques et le taux d'intérêt de refinancement auprès de la banque centrale. Le mot vient de l'ancien français seignorage, qui désignait le droit ou le privilège de battre monnaie. Il est passé tel quel en anglais, où il est parfois orthographié seigniorage. Initialement, le seigneuriage était la plus-value réalisée lors de la transformation d'une quantité de métal en pièces de monnaie. Tout propriétaire d'or ou d'argent pouvait l'apporter à l'atelier de frappe et restait propriétaire des pièces ainsi fabriquées. Cette plus-value était fonction du coût de la transformation et des droits que pouvait s'accorder l'autorité, surtout dans le cadre d'un monopole d'émission. Par exemple, pour lutter contre la raréfaction des espèces métalliques, les réformations lancées à la fin du règne de Louis XIV appelaient les porteurs d'anciennes monnaies à venir les échanger contre des nouvelles, les anciennes partant à la refonte. Autre exemple, durant la ruée vers l'or en Californie, les mineurs échangeait l'or métal qu'ils extrayaient contre des espèces en or équivalentes, frappées par l'US Mint. En Occident, avec l'émission de monnaie fiduciaire sous la forme de billets qui va se généraliser à partir de la fin du , un débat prend place quant aux bénéficiaires de la monnaie créée au travers du crédit bancaire.