Le plafond de la chapelle Sixtine comprend principalement une fresque réalisée par Michel-Ange entre 1508 et 1512 et inaugurée par le pape Jules II le ; c'est un chef-d'œuvre de la peinture de la Renaissance italienne considéré comme l'un des plus importants de l'art occidental. La peinture recouvre l'intégralité du plafond de la chapelle Sixtine construite au Vatican sous le pape Sixte IV, entre 1477 et 1483, pour abriter des cérémonies solennelles, dont les conclaves.
Commandé par le pape Jules II, c'est un énorme défi pour l'artiste qui, en plus de ne pas ressentir la peinture comme un art qui lui est adapté (il s'est toujours déclaré sculpteur), termine la décoration complexe de près de et quelque individuelles, en un temps record et presque seul. Œuvre d'un seul homme, comme le comprit le , c'est aussi la première des grandes peintures de Michel-Ange et le summum du début de sa maturité.
Le cycle des fresques complète, selon l'iconologie chrétienne, expose Les Épisodes de la vie de Jésus et ceux de Moïse, réalisées par plusieurs peintres (dont Botticelli, Ghirlandaio, Le Pérugin, Luca Signorelli et Cosimo Rosselli) dans la chapelle en 1481-1482, à l'époque de Sixte IV ; Michel-Ange peint sur la voûte les histoires de l'humanité « ante legem », c'est-à-dire avant que Dieu n'envoie les tablettes de la loi à Moïse. Le thème central en est la Genèse. Ces représentations impressionnantes, qui démontrent une parfaite maîtrise de l'anatomie humaine et du mouvement des corps, ont radicalement transformé la peinture occidentale ; la scène de La Création d'Adam a acquis une renommée universelle.
Au printemps 1506, Michel-Ange rompt violemment avec le pape Jules II à l'occasion de la suspension du projet grandiose du tombeau papal, auquel l'artiste a consacré beaucoup d'énergie et pour lequel il conçoit de fortes attentes. Jules II, peut-être conseillé par l'architecte Bramante qui ne cache pas sa rivalité avec Michel-Ange, est alors arrivé à la conclusion que s'occuper de sa propre inhumation est un mauvais présage.